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Quatre ans après Call The Comet, Johnny Marr publie son quatrième album en solo baptisé Fever Dreams Pts 1-4. Un opus composé de 16 chansons !
Quelques jours avant la sortie de ce double album, la guitariste mancunien déclarait à propos de ce disque: « Il y a une palette d’influences et un son très large que je développe depuis quelques temps, depuis la fin de The Smiths jusque maintenant, et je l’entends sur ce disque ». Je voulais que cet album sonne classique et universel. je pense que c’est le disque solo le plus ambitieux que j’ai fait ».
Le disque s’ouvre sur Spirit Power and Soul. Ce premier single est déjà une réussite avec son rythme disco new-age nappé de synthés, de batterie électronique et de riffs minimalistes. Un morceau pour danser que Johnny Marr décrit comme « gospel électro. »
Receiver commence par un riff de guitare que l’on déjà entendu sur les albums des 90’s et notamment sur le meilleur des House Of Love.
Les titres suivants, All These Days et Ariel (du nom d’un poème de Sylvia Plath) rappelleront les guitares accrocheuses de son ancien groupe The Smiths. Ariel évoque une rencontre au sommet entre Depeche Mode et Simple Minds. Ici, le travail de guitare de Johnny Marr est à son meilleur avec ses riffs jangly pop.
Lightning People, un brin psychédélique, est un ton en dessous… peut être est ce la faute aux chœurs ou aux synthés trop en avant?
Heureusement, Hideaway Girl remet l’album sur de bons rails. La guitare fuzz est implacable. Il devrait faire bouger les fans en concert. Une véritable réussite avec son refrain martelant les têtes:« What’s the day / What’s the way ? …Chaque jour est un rêve de fièvre ». Mon titre préféré.
Sensory Street est aussi bon que le morceau d’ouverture de l’album grâce à sa production impeccable et sa structure électro. C’est sacrément efficace.
Tenement Time est également dans ce même registre, avec un aspect pourtant plus pop mais vraiment plaisant et accrocheur. Un titre que parle des « enfants qui grandissent à la ville et prennent les vieux bâtiments comme terrains de jeux ». « Cette idée des paroles ‘forever, forever is mine‘ vient des courses poursuites à Ardwick (à Manchester), à se planquer dans les usines et à se faire poursuivre« , a expliqué Johnny Marr.
Sur « The Speed Of Love », le groupe ralentit de nouveau le tempo mais cette fois avec succès, avec ici et là des basses grondantes, et des guitares carillonnantes.
Ensuite “Night And Day“ fera verser une petite larme aux fans des Smiths. Un single qui fait sans conteste un clin d’œil au passé. Le morceau est un équilibre parfait entre la jangle pop du passé et le dynamisme de son travail en solo. La chanson bénéficie des choeurs de Simone Marie Butler, la bassiste de Primal Scream.
Counter Clock World est là pour nous rappeler que c’est bien Johnny Fuckin’ Marr qui tient la guitare. Un morceau très 90’s, très britpop…très New Order! Sublime.
Le dernier volet de l’album débute par Rubicon, un titre qui évoque les plages instrumentales d’un film apocalyptique qu’il aime composer avec Hans Zimmer.
God’s Gift avec ses guitares déliquescentes rapproche Johnny Marr de ses amis de scène The Killers.
Sur « Ghoster », l’ombre de Primal Scream n’est pas très loin avec son rythme électro dance. L’esprit Madchester plane sur le morceau.
Une fraicheur que l’on retrouve aussi sur The Whirl, un titre très power-pop.
L’ album se termine en apothéose avec l’excellente ballade Human. Une chanson qui parle de rédemption et d’espoir. Elle évoque aussi le sentiment que quelque chose « de mieux doit arriver » (better’s got to come).
Ce double album permet à Johnny Marr de déployer sa grande créativité.
Fever Dreams Pts 1-4 met en avant les multiples talents d’auteur-compositeur de l’ancien guitariste de The Smiths. Une réussite!