Nation of Language – Dance Called Memory

Nation of Language
Release Date: 19 septembre 2025
Label: Sub Pop

Info

Trois ans après Strange Disciple, qui avait consacré Nation of Language comme l’un des groupes phares du renouveau synth-pop, le trio new-yorkais revient avec Dance Called Memory.

Sorti le 19 septembre 2025 chez Sub Pop, ce quatrième album marque un nouveau chapitre dans leur parcours.

Formé en 2016 à Brooklyn, Nation of Language est composé d’Ian Richard Devaney (chant, synthés, guitare), Aidan Noell (claviers, chœurs) et Alex MacKay (basse).

Leur premier album Introduction, Presence (2020) avait posé les bases : un goût pour les sonorités coldwave et la nostalgie des années 80. A Way Forward (2021) et Strange Disciple (2023) ont affiné ce style, gagnant en ampleur et en reconnaissance — jusqu’à être nommé “Album of the Year” par Rough Trade en 2023.

Avec Dance Called Memory, le trio franchit une étape symbolique : signer sur Sub Pop, label mythique de Seattle (Nirvana, Beach House, Low), qui leur offre une vitrine internationale.

L’album a été produit par Nick Millhiser (Holy Ghost!), déjà présent sur Strange Disciple, et masterisé par Heba Kadry à Brooklyn.

 

Can’t Face Another One ouvre le bal. Mélodique et captivante, cette chanson introspective expose des angoisses et des regrets passés.
Le trio avait expliqué, peu avant la sortie du disque, que l’album serait « principalement consacré à la perte, à la mort et au travail sur des choses vraiment sombres ».

In Another Life constitue l’un des moments les plus “dansants” du disque, avec ses percussions électroniques qui évoquent Kraftwerk.


Silhouette nous replonge, quant à elle, dans une ambiance plus sombre et mélancolique.

Ian Devaney mentionne une “dichotomie” comme fil conducteur de l’album : il dit être attiré à la fois par l’idée d’une musique synthétique pure, à la Kraftwerk (machine, précision, austérité), et par celle d’une musique électronique qui “semble humaine” (émotionnelle, organique), à l’image de Brian Eno.

Now That You’re Gone est sans doute l’un des morceaux les plus personnels d’Ian Devaney. La chanson rend hommage à son grand-père, emporté par la maladie de Charcot, et à ses parents devenus aidants.
« C’est déchirant de transformer sa chambre en infirmerie, mais en même temps, c’est la démonstration ultime d’amour, d’amitié et d’affection », a-t-il précisé.

Le single shoegaze, I’m Not Ready for the Change, aborde la fragilité des amitiés qui se brisent du jour au lendemain et les craintes liées au changement. Les harmonies, qui rappellent les Cocteau Twins, subliment le morceau.

Le sixième titre, Can You Reach Me?, explore l’anxiété et le deuil. Le chant de Ian Devaney semble suspendu dans l’espace, renforçant le sentiment d’isolement.

Inept Apollo, premier single de l’album sorti le 15 mai dernier, est accompagné d’un clip vidéo réalisé par John MacKay, le frère du bassiste Alex.
Dans un communiqué, Ian Devaney précisait : « La chanson aborde le travail comme un soulagement de la douleur ainsi que le syndrome de l’imposteur, un mal dont souffre celui qui a le sentiment de ne pas être à sa place. »

Under the Water s’inscrit dans la veine des mélodies synthpop nostalgiques, aux textures électroniques “vintage” mais retravaillées. On y entend des échos de Human League, OMD, et peut-être même de Simple Minds.

In Your Head est sans doute l’un des sommets de l’album. Le morceau démarre en douceur avant de monter progressivement en intensité : la production s’emballe, les textures évoluent, les synthés et la batterie gagnent en mouvement et en énergie.

Dance Called Memory se referme doucement avec Nights of Weight, une conclusion en forme d’apaisement après les tensions explorées tout au long du disque.

Si Strange Disciple explorait déjà les passions obsessionnelles, Dance Called Memory plonge plus profondément encore dans l’introspection. Malgré sa noirceur, l’album conserve une chaleur mélodique qui le rend accessible.

Avec Dance Called Memory, Nation of Language signe son disque le plus mature à ce jour.

En rejoignant Sub Pop, le trio confirme son statut de groupe incontournable de la scène synth-pop contemporaine.

 

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