Info
« Nous nous connaissons depuis l’âge de quatorze ans et tout ce que nous voulions, c’était sortir un album. »
Junodream est un groupe londonien composé du chanteur et claviériste Ed Vyvyan, du bassiste Tom Rea, de Dougal Gray à la guitare et du batteur Jake Gidley.
Formé en 2018, le quatuor a publié à trois EP: Galactica (2018), Isn’t It Lovely (2019) et Travel Guide en 2021.
Sorti le 26 janvier 2024 via AWAL, Pools of Color est le premier album de Junodream.
Les dix morceaux du disque abordent des sujets allant de la modernité à l’existentialisme, de la santé mentale à l’ère de la technologie.
Cette alchimie et leurs passions communes pour Radiohead, Spacemen 3 et Zero 7 transparaissent dans cet album de dream pop mélancolique.
Fever Dream, le morceau d’ouverture, est fantastique. Formidablement produite, la chanson progresse dans un paysage onirique brumeux. Les paroles sont empreintes d’optimisme, s’ouvrant sur « c’est un nouveau jour » et se terminant par « rien ne peut aller mal ».
L’ambiance change avec Death Drive, un morceau qui fait voyager Junodream sur le terrain de Kasabian. Le refrain est entêtant.
A propos de la chanson, le chanteur Ed Vyvyan a expliqué : « Quand tout cela devient un peu existentiel, certains aspects du comportement humain sont complètement absurdes.«
Le premier single de l’album, The Beach, plonge l’auditeur dans un autre paysage sonore. Il rappelle des sonorités déjà entendu sur l’album de The Hollow Men, Cresta (1990).
Sit In The Park est une balade présentant de jolies métaphores telles que « nous pourrions être en train de fumer là-haut/deux flaques d’eau ».
La chanson titre est un clin d’œil au neuvième album de Radiohead, A Moon Shaped Pool.
Pools Of Colour est une composition sur le premier implant cérébral créé par la société d’Elon Musk, Neuralink.
« Nous avons toujours été un peu sceptiques à l’égard des milliardaires de la technologie » explique Ed Vyvyan.
J’ai vu cette vidéo sur YouTube qui m’a vraiment fait flipper. Le singe qu’ils ont utilisé dans les tests Neuralink est mort... Et puis il y a eu des annonces selon lesquelles il y aurait des essais sur des humains, et je me suis soudain dit : « Et si cela tuait un être humain ? C’était l’idée de la chanson« .
Close Encounters rappellera par sa construction la chanson « Subterranean Homesick Alien » de Radiohead. ( Ok computer – 1997)
Le morceau mélancolique raconte un enlèvement extraterrestre.
Happiness Advantage est l’un des joyaux de l’album. Un titre court où la guitare slide de Dougal Gray nous transporte.
Quant à Kitchen Sink Drama , il explore les relations toxiques, l’isolement et la claustrophobie.
Ed Vyvyan précise : « Beaucoup d’entre nous ont été dans cette situation et on a l’impression que les murs se referment sur nous. Mais très, très lentement. C’est atroce pendant une longue période, puis ça déborde. Vous pouvez avoir ces disputes horribles dans les endroits les plus banals. Votre chambre, le parc, votre cuisine. Cette chanson est une expression de cette colère et de cette tristesse« .
La plus belle chanson est sans aucun doute Lullaby. Une somptueuse ballade cinématographique.
« Je suis un grand fan de bandes originales et de musiques de style cinématographique, indique le leader du groupe. Lullaby est incroyablement mélodique notamment grâce aux cordes. »
The Orange, le dernier morceau de l’album offre un final shoegaze.
Le feedback de la guitare et la voix réverbérante de Ed Vyvyan flottent dans une explosion de cymbales et de guitares slides. Un final euphorique.
Pools of Color est le premier album d’un groupe en devenir.
Certes ses influences sont identifiables (Radiohead, Red Guitars, Coldplay ou Badly Drawn Boy) mais Junodream parvient à trouver son identité.
Le disque est sans conteste la confirmation du talent que nous avions décelé dans leurs premiers EPs.
Tout au long de Pools Of Colour, le groupe distille sa dream pop et construit un paysage sonore hypnotique.
« C’est un album avec des imperfections« , a conclut Ed Vyvyan. Nous venons tout juste de commencer notre voyage, mais c’est une étape. C’est censé refléter plus fidèlement qui nous sommes et ce que nous voulons dire« .
Alors respirez… Détendez-vous…