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Vingt sept ans après avoir commencé sa carrière musicale avec un chef-d’œuvre absolu (Silver), Starflyer 59 sort Vanity, son seizième album via le label Velvet Blue Music.
Depuis ses débuts, Jason Martin et son groupe à géométrie variable sortent des albums proches de la perfection. Starflyer 59 a publié 16 albums, plusieurs EP et singles depuis 1994.
Les premiers albums de Starflyer 59 sont devenus des classiques chargés de shoegaze, puis Jason Martin a rapidement su incorporer des influences plus larges, et le résultat est un back-catalogue varié et exploratoire : rock sur l’album Old (2003), enregistré avec Jeff Cloud, Frank Lenz et le regretté Richard Swift ; dream pop sur Americana; psyché sur Leave Here A Stranger, sorti il y à 20 ans!
Il a continué ainsi, sortant régulièrement des albums avec Starflyer 59 tout en faisant aussi équipe avec David Bazan et Trey Many au sein du projet, Lo-Tom.
Aujourd’hui, avec Vanity, il n’est plus question de shoegaze mais de pop brumeuse et de dreampop.
Vanity a été produit par TW Walsh qui a déjà travaillé avec Pedro The Lion, (dont Jason Martin est aussi membre).
Sur cet album, TW Walsh joue également des synthétiseurs, Steven Dail est à la basse (Project 86, White Lighter), et le fils de Jason, Charlie Martin, est à la batterie.
L’album s’ouvre sur « Asunder« , un instrumental qui aurait pu se retrouver au générique d’un western spaghetti.
Sur la seconde chanson « Life In Bed« , Jason Martin nous fait découvrir sa jolie voix de baryton. »Life In Bed » est mélancolique. Elle m’évoque les 80’s de Leonard Cohen ou aujourd’hui Lambchop.
« Life In Bed a été la première chanson sur laquelle nous avons travaillé pour l’album, précise Jason Martin. Je voulais faire des chansons lentes et minimales. J’ai fait une démo du morceau et j’ai demandé à TW Walsh si je pouvais le lui envoyer pour qu’il travaille dessus … »
« J’ai eu quelques problèmes de santé pendant un moment. Lorsque vous ne vous sentez pas bien pendant une période prolongée, votre esprit devient un peu fou…. Je voyais tout le monde dans ma maison vivre sa vie, faire des choses banales comme aller à l’épicerie…et vous vous demandez quand vous pourrez à nouveau faire des choses comme ça. C’est dans cet état d’esprit que j’ai écrit la chanson ».
Crossroads est une ballade ou plutôt un slow avec un solo de saxo obsédant. Les nappes de synthé et la guitare de Jason Martin se marient à merveille.
Ya Wright accélère le rythme. La guitare est plus présente. Ici l’ombre d’Echo & The Bunnymen plane sur le morceau.
Respect est une chanson lente et minimale sublimée par son solo de guitare.
Like To loose est une chanson mélancolique soutenue par un piano et une guitare rêveuse. Jason Martin se confesse. Un chant de messe. Une bénédiction auditive.
Sunrise, notre Single of the week, est accompagné d’une guitare surf chargée de fuzz. Jason Martin chante: » Je suis mélancolique le soir/Je sais que les problèmes de la journée me remplissent l’esprit/Tellement bleu, est-ce ma vie ?/ Jusqu’à ce que je vois le lever du soleil/Je m’en fiche ». Le moment de grâce de l’album.
New Guitar sort l’auditeur de sa zone de confort. La basse et la guitare nous transportent dans une ambiance new wave US. Le morceau le plus rythmé de l’album.
Vanity se termine avec Hey John. Sur ce titre, Jason Martin s’adresse à son père décédé il y a un peu plus de dix ans. Le temps, la mortalité et la nostalgie se concentrent sur ce titre de clôture.
Après des décennies de travail inlassable, Jason Martin et son groupe Starflyer 59 continuent de nous surprendre par leur créativité.
Vanity, 9 titres, 36 minutes de bonheur. Il est si rare aujourd’hui de tenir entre ses mains un album parfait. Vanity est une récompense pour son auditeur. Merci.