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Nothing s’est formé en 2011. Guidé par son chanteur et guitariste Domenic Palermo, le groupe de rock alternatif et shoegazing américain a sorti son quatrième album baptisé The Great Dismal.
The Great Dismal explore selon le groupe « les thèmes existentialistes de l’isolement, de l’apocalypse, de l’extinction et du comportement humain ».
C’est la photographie d’un trou noir publié par la NASA en 2019 dans le New York Times qui a été le point de départ de l’inspiration de Domenic « Nicky » Palerom,pour l’écriture des textes de cet album.
Le guitariste et chanteur du groupe explique: « Le monde est en train de s’enflammer. Ce parfum de fin de monde dans l’air et l’absence de choses auxquelles se rattacher » constituent le fil directeur de l’album.
Après avoir travaillé avec John Agnello (Dinosaur Jr, Sonic Youth) sur le précédent disque Dance on the Blacktop (2018), Domenic Palerme a fait appel à Will Yip.
L’album sonne bien. Attention, pour apprécier les guitares de Domenic Palermo et du nouveau guitariste Doyle Martin, le volume des haut-parleurs devra être élevé !
Le morceau d’ouverture « A Fabricated Life » est une belle ballade longue de six minutes avec une superposition d’accords planants. La chanson bénéficie de l’apport de la harpiste Mary Lattimore.
« Say Less », notre Singe of the week (septembre 2020), est une petite merveille. Entraînée par une boîte à rythme, la chanson pourrait être qualifiée de… »dansante ».
« April Ha Ha » est un clin d’œil à Only Shallow, un classique de My Bloody Valentine.
« Famine Asylum » est un morceau sous influence de « Sonic Youth ». Les guitares scintillent et s’envolent. Les paroles expliquent en quoi l’extinction humaine pourrait être la meilleure chose pour le monde: « Envoyez les bombes / Nous en avons assez de nous. »
Catch A Fade est un titre power-pop mélodieux. On adore. Il contraste avec le début du disque.
Bernier Sanders, l’autre single de l’album, nous fait bouger la tête et regarder nos pieds comme tout Shoegazer qui se respecte. Le morceau pourrait passer en boucle sur les radios indies. Ride n’est pas loin.
On trouve aussi sur The Great Dismal des morceaux plus intimes, comme Blue Mecca, qui raconte l’histoire du père de l’un des membres du groupe, qui a vainement tenté de se reconstruire dans la religion pour fuir les démons du passé et le stress post-traumatique de la guerre, ou encore Ask The Rust, qui relate les années de réinsertion dans la société du chanteur après sa sortie de prison (Domenic Palermo a purgé deux ans de prison pour une bagarre avec tentative d’homicide au couteau).
Nothing est l’un des groupes qui contribue avec talent au renouveau shoegaze. Certes, la plupart des dix chansons de The Great Dismal auraient pu être interprétées par les excellents groupes alternatifs à base de guitare des années 1990.
Cependant, The Great Dismal restera l’un des albums majeurs de cette année 2020.