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Pierre René-Worms, à 20 ans, lorsque le magazine Actuel, lui demande de faire un reportage sur Joy Division lors de son passage à Paris pour son concert aux Bains Douches, le 18 décembre 1979.
« C’était une époque bénie où on pouvait rencontrer directement un groupe ou son manager pour les convaincre de passer du temps avec vous. »
De leur hôtel de la rue Rambuteau jusqu’au concert, le quatuor suivra ainsi le photographe pendant une demi-journée. Pierre René-Worms mitraille le quatuor. Dans les Halles ou l’église Saint-Eustache, en passant par un jardin d’enfants, les musiciens se prêtent au jeu.
Une photo les montre rue Saint-Denis, en train de manger des frites.
« Ils attendaient un roadie qui était monté avec une dame« , révèle le photographe.
« C’était des bons petits gars de Manchester, ajoute Pierre René-Worms, sympas, pas poseurs. » Ian Curtis, qui allait se pendre cinq mois plus tard, apparaît comme le moins souriant. « Il se tenait plus à l’écart, semblait plus sombre, sans être lugubre pour autant. »
Après avoir assisté à la répétition, le photographe passe le concert au pied de la scène, happé par la gestuelle frénétique du chanteur. « On avait l’impression qu’il entrait en transe, estime-t-il, qu’il extériorisait son être profond. »