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Steve Gunn, guitariste virtuose et songwriter discret, multiplie depuis plus de dix ans, albums et collaborations (notamment avec Kurt Vile & The Violators).
Son style, entre folk contemporaine et songwriting contemplatif, fait de lui l’un des artistes les plus raffinés de la scène folk actuelle.
Publié le 7 novembre 2025, Daylight Daylight marque un tournant pour Steve Gunn. Après des albums plus produits, le musicien new-yorkais opte ici pour une esthétique épurée où la guitare et la voix trônent en première ligne. Un disque intime porté par une écriture d’une précision rare.
Pour cet album, son premier chez No Quarter, l’auteur-compositeur de Brooklyn est rejoint par son ami de longue date, James Elkington (Jeff Tweedy, Joan Shelley), qui a produit, joué et co-écrit la plupart des morceaux. Il est entouré de Macie Stewart (violons/alto), Ben Whiteley (violoncelle), Nick Macri (contrebasse), Hunter Diamond (instruments à vent).
La pochette, photographiée par Steve Gunn lui-même, est un zoom abstrait sur un paysage baigné de lumière.

Le premier single, « Nearly There » s’ouvre sur des cordes et de doux arpèges de guitare, avant de livrer une réflexion sur le voyage – une expérience que Steve a beaucoup vécue au fil des ans, sillonnant les villes, sa guitare à la main. « Bientôt nous y serons / Puis nous nous reposerons bien / Et dormirons là-bas / Le ciel est déjà couché ».
La seconde chanson, « Morning On K Road », a été écrite suite à une rencontre fortuite à Auckland avec Hamish Kilgour, du groupe de rock indépendant néo-zélandais The Clean. Ce fut leur dernier échange avant la disparition de Hamish Kilgour. C’est un chef-d’œuvre, mélancolique, alliant un jeu de guitare délicat, une orchestration d’une grande finesse et une écriture exquise.
Ce single a un petit côté Nick Drake, avec des cordes et une contrebasse qui lui donnent un air de Five Leaves Left .
« Another Fade » est une chanson relaxante. Le morceau débute comme une de ses compositions instrumentales ambient, avant de prendre vie soudainement après 90 secondes. La voix douce de Steve chante preque soupirante « Je sens les rêves s’évanouir ».
« Hadrian’s Wall » (curieusement orthographié « Hardian’s Wall » sur la pochette) est un autre morceau d’une douceur exquise, évoquant un voyage à travers le Lake District, la découverte de la célèbre fortification de l’époque romaine qui traverse le nord de l’Angleterre d’est en ouest.
Cette chanson relate une fois de plus les voyages de Steve Gunn, mettant à profit son temps sur la route pour parcourir le monde et partager ses expériences. On retrouve ici l’influence indéniable de Nick Drake et de Solid Air de John Martyn. C’est l’un des moments forts de l’album.
Le morceau-titre, presque méditatif, possède une sonorité très classique, grâce à la douceur des instruments à vent et aux interventions ponctuelles de la guitare steel. « Daylight » est une autre beauté feutrée
Le morceau folk « Loon » rappelle Simon & Garfunkel. Une chanson idéale pour un long trajet en voiture ou simplement pour profiter d’un moment de solitude. Les paroles invitent à la réflexion sur la vie.
Le morceau de clôture, « A Walk » , est sans doute le plus délicat de l’album. Le riff insistant de Steve porte la chanson, soutenu par un doux tintement de piano et des nappes de synthé en écho. « La lune est là, comme une amie », murmure-t-il.

Daylight Daylight présente sept titres dans une ambiance à la fois lumineuse et intimiste, avec des interprétations sobres et des textures chatoyantes
Un disque qui confirme Steve Gunn comme l’un des grands artisans du folk contemporain.









