James Dean Bradfield – Even In Exile

James Dean Bradfield Youtube
Release Date: 14 août 2020
Label: Montyray

Info

The Clash (Washington Bullets), U2 (One Tree Hill), Calexico (Victor Jara’s Hands), Simple Minds (Street Fighting Years) ont tous écrit sur Victor Jara, le chanteur chilien, metteur en scène, poète et activiste tué sous le règne du général Pinochet.

Pour son deuxième album solo, le chanteur et guitariste des Manic Street Preachers, James Dean Bradfield, a lui aussi souhaité rendre hommage au fondateur du mouvement Nueva Canción Chilena (Nouvelle chanson chilienne).

En compagnie du poète et écrivain Patrick Jones (frère de Nicky Wire, bassiste des Manic Street Preachers), James Dean Bradfield, a enfin donné un successeur à The Great Western (2006)

En effet, c’est découvrant les poèmes de Patrick Jones sur Victor Jara que l’idée de cet album lui est venue.

Le disque débute par une guitare folk et des choeurs. On se dit que l’album va être très acoustique… et puis finalement l’électricité sans mêle, faisant de ce titre d’ouverture l’un des plus beaux titres de l’album. Recuerda nous exhorte à ne pas oublier les injustices faites par les puissants aux faibles. Le morceau aurait pu figurer sur Resistance is futile des Manics.

Puis, c’est au tour du single, The Boy From The Plantation. Tout y est, la guitare, les violons et cet harmonica folk que l’on aime tant avec The The (période Mind Bomb). The Boy From The Plantation s’ouvre comme Be Natural, extrait de « This Is My Truth Tell Me Yours  », des Manics. Fantastique.

There’ll Come A War est un morceau sombre avec sa boîte à rythme et son piano. Une très belle composition.

Les fans de Rock prog devraient adorer Seeking The Room With The Three Windows. Un instrumental qui nous plonge dans les 70’s, un temps ou Pink Floyd et King Crimson étaient les maitres en la matière.

Thirty Thousand Milk Bottles rappelle que le gouvernement d’Allende avait mis en œuvre un programme de distribution gratuite de lait pour tous les enfants chiliens. 30 000, c’est aussi le nombre estimé de personnes «disparues» sous le régime de Pinochet… A propos de cette chanson, James Dean Bradfield dit s’être inspiré de la chanson Paris 1919 de John Cale.

Under the Mimosa Tree est un instrumental que l’on pourrait retrouver au générique d’un film.

From the hands of Violeta est un hommage à Violeta Parra qui a remis à l’honneur la musique populaire et traditionnelle de son pays et l’a fait connaître au-delà des frontières du Chili. Le morceau est un assez acoustique  avec des envolées rock prog. James Dean Bradfield dit s’être inspiré du groupe psychédélique gallois Man et de son album The Welsh Connection mais aussi de Led Zeppelin, Houses of the Holy.

Without Knowing The End (Joan’s Song) est une dédicace à Joan, la femme de Victor Jara. Pour ce morceau, le chanteur des Manics a fait appel à Nick Dewey, qui a joué de la batterie sur Which Way To Kyffin sur son premier album solo. Une ambiance très REM et son morceau Chinese Bros. L’un des meilleurs morceaux de l’album, mon préféré.

The Last Song évoque le suicide de Salvatori Allende. Une très belle balade.

L’album n’est pas un disque de reprises. Seul le titre La pardita a été revisité. Un morceau sur l’histoire des veuves de disparus à la recherche des restes de leurs proches dans le désert d’Atacama après le meurtre de civils et de dirigeants de gauche par Pinochet. Le morceau nous plonge dans une ambiance des Westerns Spaghettis. La classe.

L’album se termine avec Santiago Sunrise, un morceau faisant référence aux manifestation du peuple chilien en 2019.

Even In Exile est un album qui met en évidence le remarquable talent musical de James Dean Bradfield. Il a su exprimer à travers ses compositions son amour infini pour Victor Jara, grâce aux textes de son ami Patrick Jones.

Un album solo réussi dont l’auditeur devient rapidement addict.

You're Gonna Need Someone On Your Side