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Cracker Island est le huitième album studio de Gorillaz. Pour ce nouvel opus, Murdoc, Noodle, Russel et 2D ont quitté les studios Kong à Londres pour s’installer à Silverlake, en Californie.
La formation de Damon Albarn et Jamie Hewlett a de nouveau collaboré avec des invités exceptionnels : Bad Bunny, Stevie Nicks, Adeleye Omotayo, Thundercat, Tame Impala, Bootie Brown et Beck.
L’album a été produit par Greg Kurstin, Gorillaz et Remi Kabaka Jr.
Le disque s’ouvre sur Cracker Island, la chanson titre enregistrée avec le talentueux Thundercat. Un morceau funky avec des synthés bourdonnants et une ligne de basse groovy. La chanson est dans la lignée des tubes Dare ou Feel Good Inc.
Oil est un morceau qui à l’origine devait être enregistré en collaboration avec Julian Casablancas, le chanteur de The Strokes.
Finalement, le frontman de Blur a fait appel à Stevie Nicks. Un titre très 80’s à la batterie omniprésente. La voix mystique de la chanteuse de Fleetwood Mac et celle de Damon Albarn s’associent à merveille. Un regret pourtant, le morceau est trop court.
Le duo chante: « Les actions individuelles changent le monde. Remplis-les d’amour. »
The Tired Influencer, avec son rythme basique, est un titre mélancolique. La voix de Damon Albarn crée l’émotion.
Silent Running est une autre chanson mélancolique qui aurait pu naître dans les années 80. Elle met en vedette Adeleye Omotayo, membre de The Humanz Choir.
Sur ce titre, Damon et Adeleye abordent le thème de la perdition dans le monde des réseaux sociaux. Le morceau est accompagné d’un clip animé réalisé par Jamie Hewlett et Fx Goby dans lequel les personnages emblématiques du groupe virtuel se retrouvent dans le QG d’un culte composé d’une prêtresse et d’un ogre. Ils doivent en affronter ses hommes de main afin de sauver le membre 2D d’un destin fatal!
Une autre pépite s’intitule New Gold. Sur celle-ci, Damon Albarn invite l’orfèvre pop Tame Impala, ainsi que le rappeur Bootie Brown ( la voix sur Dirty Harry), membre du groupe américain de hip-hop The Pharcyde.
Un titre grisant à la fois électro-pop, hip-hop et funk. Kevin Parker apporte une production scintillante, ainsi que son piano électrique Wurlitzer.
Le morceau devait à l’origine figurer sur Song Machine, Season One.
Baby Queen aurait pu figurer aussi sur Plastic Beach, le 3ᵉ album studio du groupe britannique. Des sonorités électro, un piano et des synthés, une pépite dont le texte est basé sur une anecdote datant de la tournée 1997 de Blur.
Damon Albarn explique que lors d’un concert en Thaïlande, une jeune spectatrice était assise à l’écart du public. De la scène, il n’avait pu s’empêcher de la remarquer, juchée sur un impressionnant trône décoré à la feuille d’or, entourée de cerbères en uniforme. En fait, il s’agissait de la princesse Sirivannavari, membre de la famille royale thaïlandaise !
Quand le groupe a commencé à jouer « Song # 2« , la princesse a échappé à la vigilance de ses gardes du corps pour venir pogoter avec les fans du 1er rang. Dans cette chanson, il imagine qu’il la retrouve lorsqu’elle est adulte.
Tarantula accélère le rythme. C’est une chanson pour les dancefloors.
Le chanteur précise: « J’ai rencontré une tarentule à l’aéroport de Montevideo, en Uruguay, le premier jour de la tournée sud-américaine. En récupérant mes bagages… elle se promenait là, devant moi.«
Puis, c’est au tour du chanteur portoricain, Bad Bunny, de prendre le micro sur un titre influencé par le Caraibean sound et le Reggaeton. Une curiosité.
Le groupe puise dans l’un des rares genres dans lesquels il ne s’est pas encore aventuré.
Skinny Ape est le single qui avait été choisi pour annoncer le grand retour de Gorillaz en live, avec deux concerts en réalité augmentée qui ont eu lieu avant Noël, à Londres et New York. Via une application créée pour l’occasion, les spectateurs ont pu voir jouer en plein centre-ville, 2D, Murdoc, Noodle et Russel, les avatars des musiciens.
Des guitares acoustiques et de magnifiques harmonies vocales lancent la chanson avant que le rythme ne s’accélère. Assurément, Skinny Ape devrait enchanter les fans en concert.
L’album se termine en compagnie de Beck sur Possession Island. Le musicien multi-instrumentiste américain a déjà collaboré avec Gorillaz sur le titre The Valley of The Pagans, extrait de l’album Song Machine: Season One.
Les paroles sont sublimes : « Should I ask you? For forgiveness? And open my heart? If I say these words will you listen, Or leave me here in the dark » (Devrais-je te demander ? Ton pardon ? Et ouvrir mon coeur ? Si je dis ces mots, écouteras-tu, Ou me laisseras-tu ici dans l’obscurité).
Les guitares acoustiques, le piano et les… Mariachis se marient à merveille.
L’album Cracker Island signe le retour de Gorillaz dans une pop ensoleillée. Un disque cohérent qui aborde les thèmes du culte, des réseaux sociaux et l’aliénation.
Damon Albarn a défini l’album au micro de la BBC comme « le lieu dans lequel les gens qui ont des idées un peu folles peuvent vivre heureux ensemble ».
Depuis le lancement de son projet virtuel en 1998, 25 ans se sont écoulées. Gorillaz a réalisé autant d’albums studio que Blur.
Gorillaz fera une pause indéterminée après le festival de Coachella en Californie, tandis que Blur va reprendre du service pour une tournée mondiale qui passera par la France cet été.
Alors, êtes vous Gorillaz ou Blur ?