Chameleons – Arctic Moon

The Chameleons
Release Date: 12 septembre 2025
Label: Metropolis Records

Info

Nés en 1981 à Middleton, dans la banlieue de Manchester, The Chameleons se sont rapidement imposés comme l’un des groupes les plus marquants du post-punk anglais.

Leur trilogie d’albums des années 80 – Script of the Bridge (1983) , What Does Anything Mean? Basically (1984), Strange Times (1986) – a marqué une génération de musiciens et de fans par ses guitares atmosphériques, sa mélancolie vibrante et la voix habitée de Mark Burgess.

 

Leur influence est considérable : on retrouve des résonances de leur son chez The Verve, Interpol, The Killers, The House of Love ou encore Oasis.

« J’avais presque oublié l’importance qu’a eu Strange Times pour moi. Lorsqu’il est sorti en 1986, j’avais 19 ans. Depuis, je ne cesse de l’écouter et, à chaque fois, il me bouleverse à nouveau. Cet album a incontestablement marqué mes premières années d’auteur-compositeur, car j’y entends aujourd’hui une part de moi à chaque instant. » – Noel Gallagher.

Après une séparation en 1987, diverses reformations et projets parallèles, le groupe retrouve aujourd’hui une nouvelle vie avec Mark « Vox » Burgess et Reg Smithies, accompagnés de Stephen Rice (guitare), Danny Ashberry (claviers) et Todd Demma (batterie).

L’année 2024 a vu la sortie de deux EPs qui ont marqué le début d’un nouveau chapitre pour le groupe. « Where Are You ? » comprenait trois nouvelles chansons, tandis que « Tomorrow Remember Yesterday » incluait cinq morceaux d’archives réenregistrés. 

 

 

Arctic Moon est sorti le 12 septembre 2025 chez Metropolis Records. C’est leur premier album studio depuis Why Call It Anything? (2001). Autant dire que les attentes étaient immenses.

L’artwork du disque est, comme pour tous les albums des Chameleons, réalisé par Reg Smithies, le guitariste originel du groupe.

L’album s’ouvre sur la version réenregistrée du single Where Are You?. On retrouve les guitares cristallines, la basse tendue et la voix intacte de Mark Burgess. Une entrée en matière qui sonne comme un manifeste : les Chameleons sont de retour !

 

Lady Strange est un titre hypnotique s’appuyant sur une boucle de guitares obsédantes. L’ambiance rappelle les années 80 tout en apportant une touche plus tranchante et moderne.

Les guitares folk électriques et lumineuses de Lady Strange sonnent comme l’une des meilleures chansons jamais écrites par The House of Love.

 

Feels Like The End Of The World s’étend sur sept minutes d’intensité croissante. Sans doute la chanson la plus épique et captivante de l’album. Un morceau cinématographique qui se construit couche après couche. Un rappel de l’habileté des Chameleons à créer des paysages sonores.

Sur ce titre, le groupe a fait appel à un ensemble de cordes, le « Real Strings in Manchester » de Pete Whitfield, qui insuffle aux arrangements une chaleur orchestrale authentique.

La piste 4, Free Me, est une jolie ballade dream-pop. Un moment de respiration dans l’album. Le texte évoque une rupture ou la fin d’une relation amoureuse: “heartbreak as a lover walks out on ‘an empty dream of paradise’”.

Après l’urgence des premiers titres, Magnolia offre un moment suspendu. Le groupe ralentit le tempo.

Magnolia est un clin d’œil aux contemporains britanniques Sad Lovers And Giants, mêlant psychédélisme texturé, claviers ambiants et mélodies délicates.

Dans une interview pour Chain D.L.K., Mark Burgess a précisé que la chanson est une référence au film Magnolia de Paul Thomas Anderson. Il a indiqué qu’il aimait beaucoup le film, notamment la scène avec Jason Robards, qui, rongé par le regret et mourant sur son lit s’interroge: « What did I do? ».

 

David Bowie Takes My Hand est la chanson la plus longue et la plus ambitieuse de l’album.
Plus de huit minutes d’hommage au Thin White Duke. Fan de David Bowie, Vox et son groupe ont déjà repris par le passé « John, I’m Only Dancing » et « Moonage Daydream ».

‘C’est probablement le meilleur morceau sur lequel j’ai jamais travaillé, mais il est très différent de ce que les Chameleons ont fait auparavant.’ – Vox

L’album se termine par l’éblouissant single « Saviours Are A Dangerous Thing ». Écrit à partir d’une idée du guitariste Stephen Rice, la chanson condense l’essence du disque : à la fois musicalement atmosphérique et textuellement percutant.

Mark Burgess y chante sa méfiance envers les dirigeants politiques qui se comportent comme des monarques plutôt que comme des élus du peuple. 

Musicalement, le groupe réussit un équilibre subtil entre tension et beauté : des guitares planantes, une rythmique contenue mais implacable, et un refrain obsédant où Mark Burgess martèle le titre.

C’est une conclusion d’autant plus forte qu’elle laisse l’auditeur avec un mélange d’urgence et de mélancolie.

 

Chameleons signent un retour magistral. Arctic Moon est un album dense, habité, fidèle à leur héritage tout en sonnant intensément actuel.

Arctic Moon s’approprie l’ADN des Chameleons pour le sublimer. Les guitares résonnent avec cette clarté presque cathédrale, la section rythmique est solide sans lourdeur, et les mélodies conservent cette douleur douce-amère qui a toujours marqué leurs meilleurs morceaux.

Pour les fans de la première heure, ce disque est à la fois un retour et une évolution. Pour les nouveaux auditeurs, il constitue une porte d’entrée idéale vers un répertoire qui a façonné en silence toute une partie de la musique moderne.

« L’écriture de cet album est d’une maturité évidente, et quiconque connaît nos précédents travaux comprendra qu’il s’agit d’une avancée positive.

Si nous sommes fiers de l’héritage du groupe, nous souhaitions vraiment créer quelque chose de nouveau tout en conservant la profondeur et l’imagination qui nous caractérisent. Nous pensons y être parvenus et proposer un album très solide ! » – Vox.


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