Live Report By Tuco & Romu – Peter Hook & The Light – La Carène, Brest – 22/03/25

En clôture de sa tournée française, Peter Hook & The Light se produisaient à La Carène de Brest ce samedi 22 mars 2025. Un retour bien attendu puisque leur dernière visite dans la cité du Ponant remontait à mars 2011 !

Faut il encore préciser que Peter Hook est l’un des acteurs incontournables de l’histoire du post-punk, de la new-wave et de l’émergence des musiques électroniques en Grande Bretagne de la fin des 70’s et début des 80’s ? Il a été musicien, compositeur et membre fondateur des formations mythiques que sont Joy Division et New Order.

Pour cette tournée, le bassiste emblématique interprète en live l’intégralité des albums Substance de Joy Division et New Order.

Les deux compilations mythiques ont été publiées par Factory Records. Celle de New Order, sortie en 1987, contenait tous les singles du groupe jusqu’à cette date, notamment « Blue Monday », « Bizarre Love Triangle », « Temptation », « Shellshock » et « True Faith ». Conçue par Tony Wilson, le patron du label de Manchester, cette compilation avait pour but de lui permettre d’écouter les morceaux sur le lecteur CD de sa voiture. Substance reste à ce jour, l’album le plus vendu de New Order.

Publié l’année suivante, Substance de Joy Division comprend les singles qui ne figuraient pas sur leurs deux albums, notamment « Transmission », « Love Will Tear Us Apart » et « Atmosphere », ainsi que des titres de l’EP An Ideal For Living et du sampler de Factory Records. L’album commence avec « Warsaw » et « Leaders of Men » et suit l’évolution du groupe jusqu’à « Digital » et « Dead Souls ».

Il est 21h00 lorsque Peter Hook, son fils Jack Bates (basse), ses fidèles musiciens de MonacoPaul Kehoe (batterie), David Potts (guitare) – et Martin Rebelski (claviers) montent sur scène.

La première partie du concert est consacrée à New Order. Le set débute en fanfare avec « Regret », « Crystal » et le tube de Monaco, « What Do You Want From Me ? », un morceau qui m’a toujours fait penser à un « single perdu » de New Order.

Un constat s’impose : le chant de Peter Hook s’est amélioré au fil des années. Il bénéficie du soutien vocal de son compère David Potts sur plusieurs morceaux.

Le son est parfait.

Les basses de Hooky et Jack Bates sont bondissantes sur « Ceremony« , « Everything’s Gone Green » et « Temptation ». Le cultissime « Blue Monday » emporte le public dans une danse frénétique. La nostalgie nous envahit. Nous nous rappelons l’âge d’or de New Order dans les 80’s. Barney Sumner au chant et Peter Hook, basse au niveau des genoux, produisant ce son si caractéristique.

 

« Confusion » nous replonge dans nos souvenirs cathodiques, les Enfants du rock et l’émission Rockline sur A2 en 1983 dont il fut le générique.

« The Perfect Kiss » nous fait toujours frissonner (ou plutôt « coasser ») de plaisir.

L’ambiance retombe un peu avec les singles moins radiophoniques comme « Sub-culture » et « Shellshock ». Qu’importe ! Une pièce dans le jukebox et la machine à tubes est relancée avec « Bizarre Love Triangle ».

En clôture de cette première partie, « True Faith », l’un des inédits de la compilation Substance, reste toujours un moment fort des prestations live du groupe. Petite anecdote : le titre doit son nom à une lecture de Peter Hook, inspirée par un roman de James A. Michener.

 

Après un petit entracte de 10 minutes, les affaires reprennent.

Les premières notes de « No Love Lost » nous renvoient en 1978 avec l’EP, An Ideal For Living, des légendaires Joy Division.

L’ombre de Ian Curtis plane sur la scène de La Carène. Une immersion totale dans une autre époque. Peter Hook, garant de l’héritage de Joy Division, le fait vivre sur scène avec une énergie remarquable.

Son chant trouve une profondeur particulière sur les morceaux de Joy Division.

Le groupe dégage une puissance et une énergie décuplée. Son interprétation de « Something Must Break », « Heart & Soul », « Digital » et du très punky « Warsaw » est impressionnante.

 

Les premières notes de « Transmission » provoquent un véritable déluge de bonheur dans la fosse, la communion est totale. Le public chante à l’unisson : « Dance, dance, dance, dance, dance, to the radio. »

 

À peine le temps de s’en remettre que « She Lost Control », extrait de Unknown Pleasures, s’ajoute à cette setlist impeccable. On apprécie tout particulièrement le riff mélodique joué dans les aigus par Peter Hook.

Hooky prend un moment pour communiquer avec le public. Il partage son plaisir de jouer Dead Souls : « They keep calling me… They keep calling me… Keep on calling me. » La salle vibre à l’unisson.

Ensuite, « Atmosphere », sorti en mars 1980 sur  Licht und Blindheit, nous plonge dans une ambiance mystique. On ferme les yeux pour se remémorer le clip réalisé par Anton Corbijn.

Le concert se termine sur « Love Will Tear Us Apart« , sans conteste la chanson la plus emblématique de Joy Division. Sortie en juin 1980, un mois après le suicide de Ian Curtis, le classique est repris en chœur par les 1300 fans. Touché par la faveur du public brestois, Peter Hook répond « Awesome, génial !, ça me va droit au coeur! »

Peter Hook enlève son t-shirt — comme un autre mancunien célèbre !!!— et le jette dans la fosse.

C’est la fin. Pas de rappel, pas besoin.

Un roadie distribue des setlists, immortalisant ainsi cette magnifique soirée.

You're Gonna Need Someone On Your Side