En août 1987, The Railway Children publient Brighter / History Burns, un single deux-titres qui capture parfaitement l’atmosphère pop indépendante britannique de la fin des années 80.

Sorti sur le mythique label Factory Records, ce 7″ est porté par un groupe alors en pleine ascension.

Originaires de Wigan, dans le nord-ouest de l’Angleterre, The Railway Children se forment en 1984 autour de Gary Newby (chant, guitare), Brian Bateman (guitare), Stephen Hull (basse) et Guy Keegan (batterie). Très vite, leur son se distingue : guitares cristallines, mélodies limpides, atmosphères aériennes et une sensibilité pop assumée.

À l’époque, la scène indie britannique est foisonnante : The Smiths ont ouvert la voie, la vague jangle pop explose, et Factory Records reste l’un des pôles majeurs de créativité post-punk. Dans ce contexte, The Railway Children apportent une fraîcheur mélancolique, élégante, moins sombre que nombre de leurs contemporains.

Leur premier album, Reunion Wilderness (1987), rencontre un bel écho sur le circuit indépendant. Le single qui nous intéresse arrive donc à un moment charnière, juste après cette reconnaissance initiale.

Brighter / History Burns sort en 1987 sous la référence FAC 167, dans la prestigieuse — et parfois mystérieuse — numérotation Factory. En format 7″, il propose deux titres. Une version 12″ existe également, ajoutant un morceausupplémentaire (Careful), dans la tradition des maxis enrichis qui faisaient la joie des collectionneurs de vinyles.

Ce single incarne parfaitement ce que Factory savait faire : un soin particulier apporté à l’objet, une cohérence graphique et artistique, et la mise en avant d’un groupe talentueux au son identifiable, tout en restant fidèle à l’esprit indépendant.

En face A, “Brighter” est un titre porté par une guitare limpide et rythmée, une ligne de basse ronde et discrète, et la voix douce de Gary Newby. Le morceau évoque l’idée de lumière, de transition vers quelque chose de meilleur.

La  chanson, composée par Gary Newby, annonce presque le virage plus pop que le groupe prendra plus tard lors de son passage chez Virgin Records.

En contraste, la B side, History Burns, offre une tonalité plus introspective. Là où Brighter se projette vers l’avenir, ce morceau semble se tourner vers le passé.

Composé aussi par le chanteur, il bénéficie comme pour le premier titre, de la production de Michael Johnson qui a travaillé avec les illustres New Order, Soft Cell, Joy Division et Skids.

Comme beaucoup d’objets Factory, la pochette du 7″ adopte un style sobre et évocateur. Les visuels sont atmosphériques, parfois minimalistes, jouant sur une esthétique épurée. Le design est attribué à Gary Newby.

La pochette, cartonnée et élégante, reflète parfaitement l’identité du groupe : simple en apparence, mais avec une profondeur subtile. Factory avait l’art de transformer chaque sortie en pièce de collection, et FAC 167 ne fait pas exception.

Ce single se situe à un moment clé de la carrière des Railway Children. Encore sur Factory Records, mais déjà prêts à en sortir, ils s’apprêtent à franchir une étape importante.

Peu après, ils signent chez Virgin, où leur musique évolue vers une pop plus produite et plus mainstream, avec un succès certain à la fin des années 80 et au début des années 90.

Brighter / History Burns représente donc une charnière : la fin d’un cycle indie, le début d’une nouvelle ère.