Mr Erudit – New Order – Power, Corruption & Lies

Power, Corruption & Lies est sorti officiellement le 2 mai 1983.

Le deuxième album de New Order est considéré comme un tournant dans la carrière du groupe de Manchester.

Après la mort de Ian Curtis, survenu le 18 mai 1980, les membres de Joy Division – le guitariste Bernard Sumner , le bassiste Peter Hook et le batteur Stephen Morris – vont recruter la guitariste/claviériste, Gillian Gilbert et se lancer dans un nouveau projet.

Pour ce nouvel opus, le groupe va expérimenter les instruments électroniques.

Précédé par le single Blue Monday, Power, Corruption & Lies est devenu l’un des albums clés de la carrière de New Order.

Le saviez-vous?

Pourquoi l’album s’appelle-t-il Power, Corruption & Lies ?

L’expression « Power, Corruption & Lies » a été repérée par le bassiste Peter Hook au dos d’une édition du roman de George Orwell intitulé Animal Farm.

Le texte indiquait : « …Orwell raconte l’histoire d’une révolution parmi les animaux d’une ferme et comment l’idéalisme a été trahi par le pouvoir, la corruption et les mensonges. »

 

 

Selon Mark Johnson, le biographe de New Order (dans son livre « An Ideal For Living« ),  »How Does It Feel », les premières paroles de Blue Monday –  »How Does It Feel » étaient destinées à donner le titre à l’album.

L’idée a été rapidement abandonnée lorque New Order a découvert que le groupe britannique Crass avait publié un single intitulé How Does It Feel (To Be The Mother Of A Thousand Dead) ? 

 

 

Une pochette très originale.

La pochette de Power, Corruption & Lies est une reproduction du tableau Un panier de roses du peintre français, Henri Fantin-Latour. La peinture à l’huile fait partie de la collection permanente de la National Gallery de Londres.

Initialement, Peter Saville souhaitait s’inspirer d’un tableau « sombre » de la Renaissance pour s’accorder avec le titre de l’album qu’il trouvait « machiavélique »

A la recherche d’un portrait, le directeur artistique de Factory Records s’est rendu à la National Gallery. En vain… C’est sa compagne de l’époque qui, en regardant des cartes postales rapportées du musée, lui a donné l’idée d’utiliser le tableau de Fantin-Latour.

La reproduction du tableau a pu être utilisée grâce à l’autorisation exceptionnelle du directeur de la National Gallery, sur une demande de Tony Wilson.

 

Que signifient les codes couleur sur la couverture de Power, Corruption & Lies ?

Le code couleur, qui apparaît sur la pochette intérieure, révèle le nom de l’album ainsi que le numéro de catalogue « Fact 75 ».

Le verso de la pochette du disque vinyle révèle la clef permettant de déchiffrer un mystérieux code sous la forme d’une roue de couleur auquel elle fait correspondre à chaque couleur une lettre. Ainsi le rose est la lettre F, le vert la lettre A etc… les textes pouvant être ainsi décryptés sans problème.

La pochette de Power, Corruption And Lies fait indéniablement écho à celle du maxi 12 » Blue Monday. Le code figurant sur l’album aide également à « décoder » la pochette de ce célèbre single.

Ce système de code sera aussi utilisé par Peter Saville pour le single Confusion de New Order et l’album From The Hip de Section 25.

 

The Village s’inspire d’une série télévisée britannique.

La chanson, qui avait pour titre provisoire « New Fast One« , est un clin d’œil à The Village, le décor fictif de la série télévisée britannique des années 1960, The Prisoner.

C’est là que le personnage principal, Patrick McGoohan, (N° 6), est détenu avec d’autres espions.

 

Que signifient les chiffres 5-8-6 ?

Le dernier morceau de la face 1 de Power, Corruption & Lies s’appelait à l’origine « Prime 5-8-6« . Il a d’ailleurs été présenté comme tel lorsqu’il a été joué lors de l’ouverture du club The Haçienda à Manchester en mai 1982. Au départ, l’instrumental composée par Bernard Sumner et Steven Morris durait 23 minutes!

Il a été réenregistré dans une version plus courte un mois plus tard lors d’une session radio pour John Peel, puis retravaillé à nouveau pour l’album.

La chanson est souvent été comparée à Blue Monday, les deux chansons utilisant des modèles de séquence très similaires et ayant la même durée.

Selon Peter Hook, le titre vient du nombre de mesures d’une autre chanson de l’album, Ecstasy.

 

La batterie sur  »Age Of Consent » rappelle un classique de Joy Division.

Lors d’une Tim’s Listening Party, organisée par Tim Burgess (leader de The Charlatans) à propos de l’album, le batteur Steve Morris a déclaré :

« Le riff de basse de Hooky sur Age Of Consent est fantastique. La batterie est recyclée à partir d’une vieille chanson..»

Les spécialistes l’ont identifié comme étant le classique de Joy Division, Love Will Tear Us Apart ( « Martin Hannett version » ).

 

 

Pour conclure, Stephen Morris a rappelé, lors d’une interview à Rolling Stone, que  » le groupe avait produit seul, Power, Corruption and Lies, et que, lors de son enregistrement, les musiciens avaient eu beaucoup de choses à découvrir, notamment plusieurs nouveaux synthétiseurs et séquenceurs de pointe.

« Nous avons reçu les machines deux semaines avant d’entrer en studio, et nous ne savions pas vraiment comment les faire fonctionner» , a-t-il confié.

« Nous avions enregistré ces chansons mais nous ne savions pas comment les jouer »

« Lors de notre premier concert, il y avait un silence retentissant entre chaque chanson. Les gens étaient perdus. Beaucoup de fans de Joy Division se demandaient ce que nous faisions.

Heureusement, on a réussi à créer le son de New Order. »

You're Gonna Need Someone On Your Side