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Deus c’est une histoire d’amour.
La première fois qu’on les avait vus en concert, on les découvrait en même temps, c’était en 1997 au Zénith de Paris en première partie de Noir Désir, alors au zénith avec son album 666.667 Club. La dernière fois, c’était en décembre 2014 au Bataclan à l’occasion de la sortie du best of « Selected Songs : 1994-2014 ».
Il aura fallu attendre une décennie pour que notre quintet belge préféré nous délivre son 8ème album « How To Replace It ». Dix années faites de projets annexes, comme le 3ème album de TaxiWars, le groupe de jazz fondé par Tom Barman. Dix années faites de tournées, comme la tournée anniversaire des 20 ans de l’indépassable album « Ideal Crash ». Tournée interrompue au bout de quelques mois pour raison de pandémie…
L’album « How to Replace It » était en projet depuis 2018, mais c’est durant le confinement qu’il a été écrit. Une vrai réussite ! Depuis sa sortie, il ne quitte pas les premières places de ma playlist. Et j’ai hâte de le voir jouer sur scène, j’ai hâte de revoir Deus sur scène. Ça vaut toujours sacrément le coup !
Enfin le jour J ! Ce soir, la salle de l’Elysée Montmartre est pleine comme un œuf. Pleine de fans de la première heure. Quoi de neuf ? Mauro Pawlowski est de retour à la guitare. Bruno De Groote, qui avait rejoint le groupe en 2018, bien que présent sur la quasi-totalité du dernier album, a préféré renoncé à la tournée pour raison de santé.
Je l’avais parié, le concert démarre, comme l’album du même nom, avec le titre « How to Replace It » et ses tambours et chœurs guerriers. Le ton est donné, la soirée sera électrique et envoutante. Le groupe enchaine avec le formidable «Must Have Been New», single sorti fin 2022. Il est suivi, un peu dans la même veine par « Constance Now », titre fort de l’album « Keep you close » sorti en 2011.
L’électricité s’intensifie avec « Girls Keep Drinking » et « The Architect ». Mais nul besoin d’aller trop piocher dans les albums précédents, l’album « How To Replace It » est suffisamment riche en excellents titres pour réjouir les fans présents. Suivront le puissant « Man of the House » et la sublime ballade « 1989 », et encore les titres « Pirates », « Faux Bamboo ». La voix de Tom Barman fait comme toujours merveille tout comme les chœurs assurés par l’ensemble du groupe.
Tom Barman nous annonce « W.C.S (First draft) », un morceau de, s’il se souvient bien, 1989 que Deus n’a pas joué sur scène depuis des lustres. « Non, c’est 2014 ! » hurle un vieux briscard juste derrière moi. « Ouais t’as raison c’est 94 pas 89 » lui répond Barman.
Je vois le roadie apporter une guitare sèche à Tom Barman… Tiens tiens, me dis-je… Alors qu’il se la passe autour du coup, Barman nous annonce: « celle-là on sait qu’on va devoir la jouer jusqu’au moins 64 ans ». Mais oui j’en étais sûr, me dis-je de nouveau, voilà l’incontournable « Instant Street » ! Le groupe a vraiment le mérite de ne pas garder ce morceau phare pour les rappels, mais de le placer en plein cœur du show. La version qu’il nous offre ce soir est phénoménale. Nous nous donnons la main mon amour. Autour de nous c’est une extase collective, on ne touche plus terre.
On n’a pas le temps de reprendre notre respiration avant que s’enchainent, pour notre plus grand plaisir, « Fell Off The Pleasure », « Simple Pleasures » et « Quatre Mains ». Le show se termine sur un enchevêtrement de guitares avec « Sun Ra ».
Le groupe revient pour une session de rappel bien calibrée avec « Roses » et « Love Breaks Down ». En bouquet final « Bad Timing » et la guitare entêtante de Mauro Pawlowski.