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Début janvier 2023, Morrissey annonçait sa venue en France pour 4 dates.
Deux clics plus tard, deux billets étaient réservés pour la soirée du jeudi 9 mars, Salle Pleyel à Paris. La grève des transport n’ayant pu venir à bout de ma détermination et de la pugnacité de Cat The CAT, nous voilà en route pour le 252 Rue du Faubourg Saint-Honoré.
Dix-sept ans que nous n’avions pas vu l’ex fontman des Smiths en concert. Nos précédentes rencontres ? A l’Olympia de Paris, en septembre 2002 et avril 2006, lors de la tournée Ringleader of the Tormentors.
Pour cette seconde prestation dans la capitale, la salle affiche complet. Les fans sont au rendez-vous. Les t-shirts sont de sortie à l’effigie de l’icône mancunienne ou de The Smiths.
20h. Durant 30 minutes, une série de clips nous fait patienter et voyager dans le temps avec notamment Eddie Cochran, The Four Tops, Sex Pistols, New York Dolls, The Piglets (Johnny Reggae) et ainsi que Dave and Ansell Collins avec son tube Double Barel.
Puis, une clameur envahit la salle parisienne, Morrissey et son groupe montent sur scène.
Mozz lance la soirée avec Our Frank, le single extrait de Kill Uncle (1991). Le public reprend en coeur: Oh, give us a drink, And make it quick, Or else I’m gonna be sick, Sick all over…
La voix de Morrissey est superbe. Le groupe, pas impressionné par la créature de Frankenstein en arrière plan, est bien en place.
Les guitares se font plus lourdes sur I Wish You Lonely, un morceau composé par Boz Boorer pour Low In High School (2017).
Stop Me If You Think You’ve Heard This One Before (Strangeways, Here We Come -1987), le premier titre des Smiths joué ce soir, me replonge dans mes années universitaires à l’écoute du single. Souvenez vous! Celui avec Murray Head en couverture.
Le son est bon, la voix de Morrissey est grandiose sur Jim Jim Falls, extrait du dernier album, I Am Not A Dog On A Chain. La basse de Juan Galeano lui donne un tempo dansant.
Plusieurs titres récents sont joués parmi lesquels le single digital Rebels Without Applause et Sure Enough, The Telephone Rings qui figureront sur l’album Bonfire of Teenagers. Le premier, avec ses guitares smithiennes est une belle »pop song ». La seconde, plus pêchue rend toute sa substance en live.
Girlfriend in a Coma plonge le public dans l’ambiance du dernier album studio des Smiths. Les guitares d’Alain Whyte et Jesse Tobias envoient de la jangle pop comme le faisait jadis avec classe, Johnny Marr. Un morceau qu’il a composé sous l’influence de Bob & Marcia (Young, Gifted and Black). Les images de la belle Maryline Monroe projetées sur l’écran géant éblouissent la salle. Tout est parfait.
Le morceau suivant, Irish Blood, English Heart est introduit par un Morrissey très locace parlant de Paris comme la ville la plus belle au monde. « Votre pays est irremplaçable. Alors veillez sur lui. Car quand il aura disparu…« .
L’un des mes singles préférés. Encore une composition d’Alain Whyte. 2.37 mn de bonheur. Les guitares puissantes contrastes avec la voix posée du chanteur. La chanson, considérée comme l’une des plus politiques de l’auteur-chanteur, fait toujours mouche en live.
Knockabout World, excellent sur le dernier album, ne trouve pas l’effet escompté en live.
En revanche, The Loop, qui incarne la période « Rockab » de l’homme à la houppette est fantastique. Morrissey sort les maracas et chante: just want to say,I haven’t been away,I’m still right here…
La face B de Sing your life est devenue un titre incontournable en tournée. Pour la petite histoire, la musique fut composée par Mark E. Nevin qui a connu son heure de gloire avec le groupe Fairground Attraction.
L’engagement de Morrissey pour la cause animale se manifeste avec The Bullfighter Dies. Les guitares carillonnantes et l’accordéon contrastent avec les images immaculées de sang projetées sur l’écran géant.
Deux titres inédits sont interprétés pour la toute première fois en live: Without Music The World Dies et The Night Pop Dropped. Le premier qui donnera son titre au prochain album (le 2ème qui n’est pas encore sorti…vous suivez ?), est une composition musicale rockabilly très réussie. The Night Pop Dropped, lui, puise dans les sonorités électro et 70’s.
Petite pause avec la présentation de ses lads: les guitaristes Jesse Tobias, Alain Whyte, Gustavo Manzur aux claviers, le bassiste Juan Galeano et Brendan Buckley à la batterie.
Every Day Is Like Sunday est annoncé par Gustavo Manzur au clavecin. Le single, sorti en 1988 sur le premier album solo de Morrissey, enflamme les fans. Le point culminant incontesté de Viva Hate a été co-écrit par Morrissey et Stephen Street. Le morceau est devenu un classique de son répertoire. Un hymne « de prose magistrale » comme l’a qualifié Chrissie Hynde.
Istanbul, encore un titre de son 10ème album solo, World Peace Is None of Your Business éclabousse de son Glam rock. Brendan Buckley, le batteur, y contribue pour beaucoup.
Après, The Night Pop Dropped, la nostalgie nous empare de nouveau. Tout d’abord avec Half A Person, la face B du single Shoplifters of the World Unite (1987). Il aura fallu attendre le début des années 2020, soit plus de 20 ans, pour l’entendre de nouveau sur scène.
La foule se fait silencieuse pour écouter Please Please Please, Let Me Get What I Want (1984). La chanson, chantée admirablement et pleine d’émotion, nous arrachera tous les deux une petite larme. Mains jointes, Morrissey implore « Please, Please... » avant que le solo de guitare de Jesse Tobias nous transporte.
La mélancolie et l’émotion ne nous quittent pas avec le slow Troubles loves me extrait de Maladjusted (1997).
Le concert touche à sa fin mais va finir en beauté. Tout d’abord avec Jack The Ripper.
La fumée envahit la scène, la lumière rouge devient « suffocante », le chanteur n’est plus qu’une ombre déambulant comme le tueur en série dans les rues de Londres en 1888.
Le rappel est lancé par Sweet & Tender Hooligan, un morceau qui est le signal pour les fans de monter sur scène et d’enlacer leur idole . Ce ne sera pas pour ce soir.
Le groupe est déchainé et le public heureux d’assister à cette prestation. Morrissey quitte la scène après avoir jeté dans la fosse son t-shirt.
Le set se termine sur un seul rappel après une prestation triomphale de Morrissey, très bien encadré par un groupe que l’on retrouve avec une belle unité. Le retour d’Alain White en tant que guitariste et compositeur y contribue surement.
Désormais, un impératif, il conviendra de sortir au plus vite les albums Bonfire of Teenagers et Without Music The World Dies. Sur quelle maison de disque ? Faut il lancer un crowdfunding ? Wait and See !
Because We Must !
La setlist du concert du 09/03/2023:
Our Frank / I Wish You Lonely / Stop Me If You Think You’ve Heard This One Before / Jim Jim Falls / Rebels Without Applause / Sure Enough, The Telephone Rings / Girlfriend In A Coma / Irish Blood, English Heart / Knockabout World / The Loop / The Bullfighter Dies / Without Music The World Dies / Every Day Is Like Sunday / Istanbul / The Night Pop Dropped / Half A Person / Please Please Please, Let Me Get What I Want / Trouble Loves Me / Jack The Ripper // Sweet & Tender Hooligan.